QUELQUES REFLEXIONS SUR L'EDUCATION

Publié le par Dr Régis Viguier

QUELQUES REFLEXIONS SUR L'ÉDUCATION

 

 

           Et d'abord , une question, qu'est-ce qu'éduquer ? 

        Derrière ce mot simple, c'est tout un ensemble étendu d'attitudes et d'actes que l'on trouve. C'est  à la fois offrir à l'enfant un ensemble de repères lui permettant de comprendre le monde dans lequel il vit et l'aider à construire sa personnalité pour y trouver sa place. Une personnalité équilibrée qui lui permettra de porter un jugement sain sur les événements et d'aborder avec aisance  les situations, en en tirant les satisfactions  compatibles avec celles des autres.

          L'éducation, au sens général du terme concerne, à des degrés différents, tous les adultes qui sont susceptibles d'offrir un modèle à l'enfant, à une époque où celui-ci  n'est pas capable de juge en connaissance de cause. Ce sont, bien sûr, chronologiquement les parents et leurs délégués (enseignants et tous ceux à qui ils confient les enfants) qui ont la charge de former la personnalité de l'enfant et de l'aider à s'orienter dans cet univers qui s'ouvre à lui et qui lui est inconnu.

        

       Certes l'enfant ne naît pas sans rien. Il apporte une hérédité physique et neurologique qui sera le terrain sur lequel se construira son psychisme. Ce psychisme n'est pas vide. Il s'y trouve déjà les influences subies durant la gestation. Elles sont certaines, mais actuellement encore impossibles à évaluer et, par conséquent, l'éducation n'y peut rien. Le psychisme renferme  également les mécanismes psychiques universels, que l'on retrouve chez tous les humains depuis plus de 150 000 ans,  logique, désir d'affirmation,  de reconnaissance de sa propre valeur, sens de la justice, refus d'être dévalorisé, besoin d'attachement etc.

        La fonction générale de l'éducation  apparaît  ici : donner une forme personnelle à toutes ces tendances universelles, mais pas n'importe quelle forme.  C'est l'ambiance éducative qui incitera l'enfant à adopter  une motivation plutôt qu'une autre et un comportement de préférence à un autre. C'est de l'ambiance éducatrice que l'enfant tirera le jugement qu'il porte sur lui, le sentiment de sa valeur et la confiance  qu'il peut lui accorder, la place qu'il pense pouvoir tenir. L'enjeu est illimité, car l'éducation engage l'avenir de l'enfant. Ce n'est pas rien et cela suppose un grand sens de la responsabilité.  

     L'éducation consiste à inspirer les attitudes adéquates pour se conduire toujours en adéquation avec les différentes situations. C'est la socialisation : savoir quand être ouvert, généreux, et quand être méfiant, lucide, batailleur. Montrer que le monde n'est ni spécialement bon ni spécialement mauvais, mais un mélange des deux. Apprendre à s'adapter à la réalité. Apprendre à gérer son corps et ses sentiments.

     Nul ne peut pas contester l'extrême importance de l'éducation dont Alfred Adler disait qu'elle devait permettre d'éviter que l'enfant soit le perdant de demain. Elle est importante parce que rien, absolument rien ne peut remplacer une éducation solide et équilibrée. C'est la clé  de la vie future.     

      S'il y a bien un mot qui pourrait qualifier l'éducation, c'est métier. On y retrouve   les exigences que l'on attend d'un professionnel : déontologie,  compétence et sens de la responsabilité.  Et c'est bien là que la bât blesse, car souvent l'éducation se fait dans le désarroi et l'énervement de parents que la vie serre à la gorge,  et dans l'ignorance et l'improvisation de jeunes parents. 

      S'il fallait  tracer quelques axes, l'on pourrait parler de bon sens, d'équilibre (ce qui est vrai dans un cas peut ne pas l'être dans un autre), de souvenir que l'on a été enfant soi-même, de relations de confiance totale, de réciprocité, car ce qui est juste et vrai pour l'un doit l'être pour l'autre, de liens personnels forts, de crédibilité qui exclut de conseiller ce que l'on s'évite soi-même, d'ascendant plutôt que d'autorité, de rejet de l'enfant-roi et de l'enfant-chose, de guider par petites touches. 

       L'éducation, comme la Vie, exige un dosage constant, minutieux et instable d'attitudes contrastées, mais ce qui importe le plus, c'est l'affection, l'amour. Et le jeu en vaut la chandelle, car rien ne pourra jamais  compenser l'absence d'un éducateur.   

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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